vendredi 28 juillet 2017

Un train pour Sherrington

ouvert sur la campagne
les vaches y paissent
les chiens rôdent
l'heure du train
comme disaient mes voisins

la maison jaune
de planches et de sapin
nous y logions à huit
sans le savoir
tous dans un
comme au théâtre
une scène portée par la nature

nous cheminions
dans les traces de l'animal
le petit comme le coyote
le grand comme l'imaginaire
bonhomme sept heures

des traces dans les champs
qui étaient ces visiteurs
de quels repaires
nous observaient-ils

nous passions de longues minutes
à nous regarder dans les yeux
cachés par les herbes
folles de l'été
sans qu'aucun indice
ne révèle en apparence
les mystères de notre chasse
nous jouions à faire semblant
comme les grands

nous habitions le temps
d'une conscience pure totale
sans fragment

dans le wagon jaune
de planches et de rondins
les huit voyageurs 
regardaient défiler les vaches
gambader les chiens

quelqu'un criait
c'est l'heure du train
l'heure où l'on tire 
sur les mamelles du temps
juste avant
la tombée du rideau

Cygne blanc

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